"Diminuer, atténuer, calmer" : Seur ce propos ci m'acorday Et par raison m'en recorday, Qui avec Amours me moustroit Les causes et amenistroit, Pour mes souffrances abaissier, Comment je devoie laissier Le gemir et le guermenter. (MACH., D. Aler., a.1349, 292). En tous lieus ou il saveroit Votre deshonneur, il iroit Liement et de bon corage, Pour abaissier vostre damage Et essaussier vostre profit (MACH., D. Aler., a.1349, 315). ...abaissier tençon et noise (MACH., J. R. Nav., 1349, 278). Quant la force fu abaissié Dou grant feu, la chevalerie Et trestout l'ost entierement, Avec le roy joieusement, Entrerent dedans la cité. (MACH., P. Alex., p.1369, 89).

"S'avilir" : Mais Jason Medea laissa Pour Creusa, dont moult s'abaissa (MACH., J. R. Nav., 1349, 232).

À abandon : Mais mar vit pour li ce jour né, Qu'entre les flos vit Leandon Qui floteloit a abandon. (MACH., J. R. Nav., 1349, 250).

Avoir grant abondance : Par les nis des oisiaus reverche A ceuls qui sont de sa samblance, Tant qu'il en a grant habondance (MACH., J. R. Nav., 1349, 194).

Inf. subst. "Action d'aboyer" : Or est dont li commencemens De quoy vient li enragemens. Et quant il en pert l'abaier, Adont se puet on esmaier Dès ce point, que la gent ne morde. (MACH., J. R. Nav., 1349, 228).

Empl. trans. indir. Abuser de qqc. "En user mal, avec excès" : Et on le voit assez de fait, Ne riens tant cuer felon ne fait Com grant pooir qui mal en use. Or voy que chascuns en abuse (MACH., J. R. Nav., 1349, 140).

Estre acointe de qqn. "Être familier, intime de qqn" : Leandus, li biaus et li cointes, D'une pucelle estoit acointes Qui belle Hero fu nommée (MACH., J. R. Nav., 1349, 248). Elle est de tous les bons acointe. (MACH., J. R. Nav., 1349, 271).

Estre acointe de qqn. "Être familier, intime de qqn" : Leandus, li biaus et li cointes, D'une pucelle estoit acointes Qui belle Hero fu nommée (MACH., J. R. Nav., 1349, 248). Elle est de tous les bons acointe. (MACH., J. R. Nav., 1349, 271).

"Être attaché à, avoir du goût pour" : Je dis qu'il n'est rois, duz ne contes A qui li lieus ne fust plaisant Et pour esbatre souffissans, Gens, gais, jolis, faitis et cointes. Et j'en estoie si acointes Que g'i estoie a grant loisir Toutes heures a mon plaisir, Car nuls ne le me debatoit (MACH., D. Aler., a.1349, 255). Il m'est avis qu'il soit acointes De trestoute jolieté Apartenant a honnesté. (MACH., J. R. Nav., 1349, 157).

Empl. pronom. "Se joindre, s'associer à" : Et Congnoissance, sa compaingne, A tel salaire s'acompaingne, Sans demander nulle autre chose. (MACH., J. R. Nav., 1349, 259).

"Satisfaire pleinement" : Lonc temps a que je le desir S'en acompliray mon desir (MACH., J. R. Nav., 1349, 158). Dis je : "Or alons sans sejour, Si chevauchons et nuit et jour Pour les bons ma dame acomplir..." (MACH., J. R. Nav., 1349, 160). A Dieu, mon doulz cuer, qui vous doint honneur et joie de quanque vos cuers aime ; et nous doint grace que nous nous puissons briément veoir : si seroient adcomplis tuit mi desir. (MACH., Voir, 1364, 560). Et se servi longuement Vous ay, dame, et loyaument, Senz nul ottry, Se j'ay par vo gré servi, Certeinnement, Mon service hautement M'avez mery Et mon desir acomply Tres doucement. (MACH., Lays, 1377, 458).

"Satisfaire pleinement" : Lonc temps a que je le desir S'en acompliray mon desir (MACH., J. R. Nav., 1349, 158). Dis je : "Or alons sans sejour, Si chevauchons et nuit et jour Pour les bons ma dame acomplir..." (MACH., J. R. Nav., 1349, 160). A Dieu, mon doulz cuer, qui vous doint honneur et joie de quanque vos cuers aime ; et nous doint grace que nous nous puissons briément veoir : si seroient adcomplis tuit mi desir. (MACH., Voir, 1364, 560). Et se servi longuement Vous ay, dame, et loyaument, Senz nul ottry, Se j'ay par vo gré servi, Certeinnement, Mon service hautement M'avez mery Et mon desir acomply Tres doucement. (MACH., Lays, 1377, 458).

Par commun acort : Juges sui par commun acort (MACH., J. R. Nav., 1349, 192).

"Se mettre d'accord" : De ce point si bien s'acorderent, Si qu'ensamble tous deus monterent. (MACH., J. R. Nav., 1349, 188). Moult longuement parlementerent, Et finablement s'acorderent. (MACH., P. Alex., p.1369, 134).

"Consentir à admettre, à reconnaître" : Dame, c'est voirs ; je m'i acort. (MACH., R. Fort., c.1341, 90). Biau sire, de vostre recort, Que ce soit drois, bien m'i acort. (MACH., J. R. Nav., 1349, 191).

Estre acordant. "Être d'accord" : Seur ce point furent acordans (MACH., J. R. Nav., 1349, 204). Adont s'est Mesure levée, En disant : "Ma tresbien amée Congnoissance, dire ne vueil Riens qui soit contre vostre vueil, Eins sui moult trés bien acordans Ad ce qu'estes ci recordans..." (MACH., J. R. Nav., 1349, 258).

Estre acordant. "Être d'accord" : Seur ce point furent acordans (MACH., J. R. Nav., 1349, 204). Adont s'est Mesure levée, En disant : "Ma tresbien amée Congnoissance, dire ne vueil Riens qui soit contre vostre vueil, Eins sui moult trés bien acordans Ad ce qu'estes ci recordans..." (MACH., J. R. Nav., 1349, 258).

Empl. adj. "(Rendu) lâche, couard" : Et quant je vi ces aventures Si diverses et si obscures, Je ne fui mie si hardis Que moult ne fusse acouardis. (MACH., J. R. Nav., 1349, 152). Car je vueil tesmongnier et dire Que chevaliers acouardis Et clers qui vuet estre hardis Ne valent plein mon pong de paille En fait d'armes ou en bataille (MACH., F. am., c.1361, 147).

Empl. trans. "Rendre plus grand, plus important" : C'est celle qui a descreü Mon mal, et ma joie acreü (MACH., R. Fort., c.1341, 121). Biaus trés dous amis, Ce pelle, a vostre piet le mis, Mais ce fu pour vous recongnoistre Et pour l'onneur de vous acroistre. (MACH., D. Aler., a.1349, 397). Car tels cuide vangier sa honte Qui l'acroist et qui plus s'ahonte. (MACH., J. R. Nav., 1349, 178). Las ;! or ne fais fors moy pleindre et plourer En acroissant les dolereus travaus (MACH., L. dames, 1377, 110).

"Recevoir favorablement" : Tantost son conseil acueilli (MACH., J. R. Nav., 1349, 254).

Acesmé de. "Pourvu de" : Une dame de grant noblesse, Bien acesmée de richesse, Venoit a belle compaingnie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 156).

Empl. pronom. "Se percer le coeur, se tuer" : Que fist Tisbé pour Piramus ? Quant elle vit que mors et nus Estoit pour li, sans nul retour, A doloir s'en prist par tel tour, Que d'une espée s'acoura Seur le corps et la demoura (MACH., J. R. Nav., 1349, 246).

[Le compl. d'obj. désigne une chose concr.] : Einsois donnoit [Largesse] a toutes mains, A l'un plus et a l'autre meins, Or, argent, destriers, oisiaus, terre, Et quanqu'elle pooit acquerre, Contez, duchiez et baronnies, A heritages et a vies. (MACH., J. R. Nav., 1349, 180).

[Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] : Et se Dieus li donne victoire, Il acquerra honneur et gloire (MACH., J. R. Nav., 1349, 231). Honneur et vasselage aquerre (MACH., C. ami, 1357, 116). Se j'en porray par Dous Penser acquerre Joie et deduit (MACH., F. am., c.1361, 176). On ne me doit mie reprendre Se de fin cuer l'aim sans mesprendre, Car j'en acquier et los et pris (MACH., Voir, 1364, 324).

"Mettre à la disposition" : Et qu'on li ait admenistrez, Pour faire feste, menestrés. (MACH., J. R. Nav., 1349, 204). Mais partout leur admenistrerent Chevaus assez qu'il chevauchierent (MACH., P. Alex., p.1369, 194).

"Dispenser" : Arrousez de douce rousée, Sechiez par chaleur ordenée Que le soleil li amenistre (MACH., J. R. Nav., 1349, 137).

Amonester que + subj. : Et ouvri mes yeus et ma chiere Devers l'air qui si dous estoit Et si clers qu'il m'amonnestoit Que hors ississe de prison Ou j'avoie esté la saison. (MACH., J. R. Nav., 1349, 153). Et sa gent amonnestoit fort, Qu'il fussent preudomme et vaillant (MACH., P. Alex., p.1369, 164).

Aorner qqc. : Car Nature avoit ordené Le lieu et trés bien äourné De mainte diverse couleur (MACH., D. Aler., a.1349, 386). ...une chambre aournée Si bien, si bel, si cointement Et de tout si trés richement, Qu'onques mais, dont j'eus grant merveille, N'avoie veü la pareille. (MACH., J. R. Nav., 1349, 175).

P. métaph. : La dousisme estoit Souffissance Qui de trés humble pacience Estoit richement äournée (MACH., J. R. Nav., 1349, 181).

"Réchauffer" : Et li airs dou temps gracïeus Qui tout le corps m'adoucissoit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 155).

"Conduire, guider" : S'en donne les plus grans parties A ceuls qui tiennent mieus l'adresse Ou Bonneürtez les adresse. (MACH., J. R. Nav., 1349, 272). Qu'a s'amour te duit et adresse (MACH., C. ami, 1357, 73).

"Tourner, porter (le regard, les yeux) vers" : Lors en mon estant me dressay, Se vi, ou mes yeus adressay, Un oisel de proie volant (MACH., D. Aler., a.1349, 395). A ces mos ma chiere dressay, Et puis mon regart adressay D'icelle part ou cils disoit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 161).

"Émettre (des paroles) en direction de qqn" : Et ces mos a moy adressa (MACH., D. Aler., a.1349, 370). Après ces raisons me dressay Et mes paroles adressay Au juge qui bien entendi (MACH., J. R. Nav., 1349, 195). La deesse prist a parler Et si adressa son parler Au chevalier qui se gisoit En mon giron... (MACH., F. am., c.1361, 200).

Adrecié de. "Muni, pourvu de" : Adont s'est Foy en piez drecie Comme sage et bien adrecie De droit, de coustume et d'usage (MACH., J. R. Nav., 1349, 216).

Bien adrecié. "Bien formé ; qui réunit toutes sortes de qualités" : A ces mos s'est Raisons drecie, Comme sage et bien adrecie (MACH., J. R. Nav., 1349, 265).

Soi aerdre à qqn : Quant tout le sens de lui perdi Pour le mal qu'a lui s'aërdi, Qui dou tout le deshonnoura, Plus perdi, meins li demoura. (MACH., J. R. Nav., 1349, 227). ...Car depuis que je la perdi Leesce a moy ne s'aherdi (MACH., Voir, 1364, 106).

"Manière d'agir, conduite, activité, action" : ...gens et debonnaires Et courtois en tous ses affaires. (MACH., D. Aler., a.1349, 302). ...dame debonnaire Qui a adressié son affaire A loyaument amour amer (MACH., D. Aler., a.1349, 350). Guillaumes qui en ses affaires Soloit estre si debonnaires, Si honnestes et si courtois (MACH., J. R. Nav., 1349, 260).

De rude afaire. "Dur, rude" : Car trop fustes de rude affaire, Quant la dame vous aprocha D'un fait qu'elle vous reprocha Que fait aviez ou temps passé. (MACH., J. R. Nav., 1349, 267). ...car la privée [femme] est de si rude afaire Qu'elle ne vault vers l'estrange [femme] J. denier, Ce dient ceulx qui femme ont en grenier. (MACH., App., 1377, 643).

Au fig. "Rendre plus assuré, plus fort, fortifier, renforcer" : Quant il sera plus liement Conjoins a li et affermez En la fiance d'estre amez, Elle li jouera d'un tour Outréement, sans nul retour, Ou il trouvera fausseté Contre lui, et desloiauté (MACH., J. R. Nav., 1349, 171). Se la pais fust bien affermée, Il est certein qu'en leur contrée Venissent gens de toutes pars, François, Alemans et Lombars, Et de mainte autre region. (MACH., P. Alex., p.1369, 184).

"Affirmer, déclarer" : Il est certain, et je l'afferme, Qu'en cuer de femme n'a riens ferme, Rien seür, rien d'estableté, Fors toute variableté. (MACH., J. R. Nav., 1349, 240).

Afermer que + ind. : Dont je di pour voir et afferme, Et se tieng ce propos a ferme, Qu'Amours a pooir en droiture Plus que Fortune ne Nature. (MACH., D. Aler., a.1349, 325). Il afferme, et je croy son dit, Que les maladies quelconques (...) Sont curées par leur contraire. (MACH., J. R. Nav., 1349, 203).

Afermer pour voire/pour vrai : Cil qui ceste cause maintiennent Afferment pour voir et soustiennent Que la joie en est si parfaite Qu'estre n'en puet nulle si faite En trés tout ce monde terrestre (MACH., D. Aler., a.1349, 297). Guillaumes dit, tient et afferme Pour vray et que c'est chose ferme, Quant homs qui a tout son cuer mis En dame, tant qu'il est amis Et celle s'amour li ottrie, Si qu'il la tient pour vraie amie, Puis est de lui si esprouvée Qu'il la trueve fausse prouvée, Qu'il a de ce plus de grieté Qu'une dame qui loiauté En son vray ami trouvera (MACH., J. R. Nav., 1349, 189).

Afier qqc. pour voire/pour verité : Moult bien le me signefia, Et pour verité m'affia Qu'il les me couvenroit paier. (MACH., J. R. Nav., 1349, 276). ...pour voir l'affie (MACH., Motés, 1377, 488).

"Promettre, jurer" : Car qui couvenances affie, Neccessitez est qu'on s'i fie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 278). Car est tout vent quanqu'elle vous afie (MACH., App., 1377, 642).

Empl. trans. "Mettre fin à, terminer, achever" : Quant leur consaus fu affinez, Li juges s'est vers moy tournez (MACH., J. R. Nav., 1349, 281). Or ay tost oubliée Ce qui est devi Et par mort affiné. (MACH., Lays, 1377, 474).

[Période de la vie considérée dans sa durée] : ...Et l'entreprengne en juene aäge [var. eage], Eins qu'en malice son corage Mue par trop grant congnoissance. (MACH., R. Fort., c.1341, 2). Il n'est beste, tant soit sauvage, Qui l'aroit en son juene eage Si la vosist aprevisier, Que son fier corage brisier Ne li feïst et sa nature Un po muër par norriture, Commant c'on die le contraire. (MACH., D. Lyon, 1342, 225). Uns enfes de petit aage Qui a le cuer gay et volage, Si comme de .X. ans ou douse, Que Juenesse en son cuer arrouse... (MACH., D. Aler., a.1349, 241). ...Et fu d'aäge si seür Qu'entre le vert et le meür Estoit sa trés douce jouvente, Plus qu'autre simple, aperte et gente. (MACH., J. R. Nav., 1349, 176). Einsi pers je mon juene aäge, Mon temps, ma dame et mon joli corage. (MACH., F. am., c.1361, 157).

Soi agenoillier + compl. de manière : A deus genous m'agelongnay (MACH., R. Fort., c.1341, 117). A ce mot au juge en alay Et d'un genouil m'agenouillay. (MACH., J. R. Nav., 1349, 276).

Empl. pronom. "Se couvrir de honte, se déshonorer" : Car tels cuide vangier sa honte Qui l'acroist et qui plus s'ahonte. (MACH., J. R. Nav., 1349, 178). Car c'est deshonneur et grant honte A un prince qui tant s'ahonte Qu'il sueffre tels gens en sa route (MACH., C. ami, 1357, 121).

[L'air en tant que fluide gazeux constituant l'atmosphère que respirent les êtres vivants] : N'en parlons plus, car l'air empire De parler de si vil matire (MACH., D. Lyon, 1342, 201). Car l'air qui estoit nès et purs Fu ors et vils, noirs et obscurs, Lais et puans, troubles et pus (MACH., J. R. Nav., 1349, 148). ...li airs dou temps gracieus Qui tout le corps m'adoucissoit (MACH., J. R. Nav., 1349, 155). Car li airs corront et empire De parler de si vil matyre. (MACH., C. ami, 1357, 92).

[L'air en tant que fluide gazeux constituant l'atmosphère que respirent les êtres vivants] : N'en parlons plus, car l'air empire De parler de si vil matire (MACH., D. Lyon, 1342, 201). Car l'air qui estoit nès et purs Fu ors et vils, noirs et obscurs, Lais et puans, troubles et pus (MACH., J. R. Nav., 1349, 148). ...li airs dou temps gracieus Qui tout le corps m'adoucissoit (MACH., J. R. Nav., 1349, 155). Car li airs corront et empire De parler de si vil matyre. (MACH., C. ami, 1357, 92).

Aler à l'air. "Aller dehors" : Po osoient a l'air aler, Ne de près ensamble parler. Car leurs corrumpues alainnes Corrompoient les autres sainnes. (MACH., J. R. Nav., 1349, 148).

Empl. trans. "Mettre en colère, irriter" : Et cause de joie desire Qu'on la courresse et qu'on l'aïre (MACH., J. R. Nav., 1349, 203).

"Se mettre en colère, s'irriter" : Et s'on les sert de brief refus, Estre n'en puelent que confus, Car parmi le refus s'aïrent, Pour ce qu'a senestre se tirent. (MACH., D. Aler., a.1349, 338). Quant la segoingne se fourfait, Et ses males en scet le fait, Je croy bien que moult s'en aïre Et qu'il en a au cuer grant ire (MACH., J. R. Nav., 1349, 194).

À mon aise. "Librement, sans gêne aucune" : Damoiselle, ne vous desplaise, Se je vous resgarde a mon aise, Car pas ne vous hé si forment Com je vous regart laidement (MACH., J. R. Nav., 1349, 244).

Adj. "Content, satisfait" : N'il ne doubtassent nul preudomme, Prince, roy, ne pape de Romme, D'estre bien aise, a pance pleinne, VIII. jours ou IX. en la semainne. (MACH., D. Lyon, 1342, 203). S'il ont merci, il sont moult aise (MACH., D. Aler., a.1349, 338). Et dist : "Charité, douce amie, Que je die, mais qu'il vous plaise ; Que je ne seray jamais aise, Se n'aie dit je mon talent Pour lui faire le cuer dolent." (MACH., J. R. Nav., 1349, 225).

Empl. impers. "Faire jour" : Einsi toute nuit se maintint Et l'ardant sierge en sa main tint, Jusqu'a tant qu'il fu adjourné. (MACH., J. R. Nav., 1349, 250). Yris n'a pas atendut qu'il adjourne, Eins se depart et sans congié s'en tourne (MACH., F. am., c.1361, 165). Au matinet qu'il ajourna, Li roy bien et bel s'atourna Et trestuit li autre ensement. (MACH., P. Alex., p.1369, 64).

Estre ajourné : Guillaume, je respon einsi Qu'il n'i a pas bien trois journées. Bel soient elles ajournées ! (MACH., J. R. Nav., 1349, 160). Mais onques si bonne journee Ne fu pour amant adjournee (MACH., Voir, 1364, 334). Et nompourquant ceste journée Fu pour son honneur adjournée. (MACH., P. Alex., p.1369, 153).

Part. passé : Il avint a une journée, Male pour celui adjournée, Qu'a lui s'en vint uns messagiers (MACH., J. R. Nav., 1349, 214).

Empl. intrans. Ajoster à qqc. "L'accroître, l'augmenter" : Plus n'en di de ceste partie, Eins vorray d'une autre conter Pour a ceste ci adjouster (MACH., J. R. Nav., 1349, 170).

Part. passé en empl. adj. "Indolent" : Je croy que vous estes trop sages Devenus, ou trop alentis, Mausoingneus et mautalentis, De vos deduis apetisiez, Ou trop po les dames prisiez. (MACH., J. R. Nav., 1349, 163).

[Avec un poss.] : Quant ce dous passage senti Et que mes cuers se consenti Au penser debonnairement, Je congnu mon aligement. (MACH., D. Aler., a.1349, 385). Or ne scet cils quel part ira Pour querir son aligement (MACH., J. R. Nav., 1349, 197). Car ma santé et mon aligement Me vient de vous, douce dame honnourée. (MACH., L. dames, 1377, 80).

Empl. abs. "Présenter des arguments" : Sires juges, or m'entendez : Pour la fin a quoy vous tendez, De rendre loial jugement, Je vueil un po viser, comment On a alligué de ce plait. (MACH., J. R. Nav., 1349, 262).

Amanevi de. "Pourvu de" : Son gentil corps amanevi D'onneur, de grace et de science (MACH., J. R. Nav., 1349, 162).

"Abattu, qui n'a plus de force" : Car au cuer estoit fort ateinte Et ou viaire pale et teinte Et si de son corps amatie Et de ses membres amortie, Qu'einc puis ne s'en pot soustenir, Ne des mains nulle riens tenir (MACH., J. R. Nav., 1349, 201).

Porter l'ambleüre. "Aller l'amble" : Se n'ai haguenée seüre Ou mulet portant l'ambleüre (MACH., Compl., 1340-1377, 263). Lors fui hors d'esmay et d'effroy, Se montay seur mon palefroy Grisart qui portoit l'ambleüre Moult souëf et de sa nature. (MACH., J. R. Nav., 1349, 154).

Foy que doy m'ame : Dame, dist cils, foy que doy m'ame, C'est la Guillaumes de Machaut. (MACH., J. R. Nav., 1349, 156). Je vous respons, ma chiere dame, Par la foy que doy Dieu et m'ame (MACH., J. R. Nav., 1349, 190).

Foy que doy m'ame : Dame, dist cils, foy que doy m'ame, C'est la Guillaumes de Machaut. (MACH., J. R. Nav., 1349, 156). Je vous respons, ma chiere dame, Par la foy que doy Dieu et m'ame (MACH., J. R. Nav., 1349, 190).

Rendre l'ame. "Mourir" : "Hé ! douce mere, je m'en vois. A Dieu vous commant, douce dame !" Et droit a ce point rendi l'ame. (MACH., J. R. Nav., 1349, 206).

"Action de réparer une faute, un méfait" : Mais de vostre descouvenue, Qui est contre dames si grande, Afferroit bien crueuse amende (MACH., J. R. Nav., 1349, 168).

"Ce qui est offert à titre de réparation ; ce dont on doit s'acquitter" : ...trois amendes li devoie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 276). ...Douce dame, que je le vous amende, Vesci mon cuer, prenés le pour amende (MACH., Voir, 1364, 544).

Paier l'amende : Mais pour ce que je ne vueil mie Que m'amende ne soit païe, Pour la paier vueil sans delay Commencier un amoureus lay. (MACH., J. R. Nav., 1349, 282).

Folie est de se douloir de chose qu'on ne peut amender "C'est une attitude vraiment déraisonnable chez tout homme de s'affliger de ce qu'il ne peut corriger ou améliorer" : Et pour ce que merencolie Esteint toute pensée lie, Et aussi que je bien vëoie Que mettre conseil n'i pooie, Et que, s'on sceüst mon muser, On ne s'en feïst que ruser, Laissay le merencolier Et pris ailleurs a colier, En pensant que s'a Dieu plaisoit Qui pour le milleur le faisoit. Si cheï en autre pensée, Pour ce que folie esprouvée Est en tout homme qui se duet De chose qu'amender ne puet (MACH., J. R. Nav., 1349, 141). [Esmerés demande à ses vassaux de dire à sa mère, la reine Rose, qu'il est à la guerre, à l'étranger] En ses flans me porta, sé li doit anoïer Qu'en estrainge contrée vis à si grant dangier ! Chou qu'amender ne puis me convien-il laissier. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 40). Car nuls ne se doit tourmenter De ce qu'il ne puet amender (MACH., F. am., c.1361, 240). L'ystoire dit que le roy fu moult doulens quant il vit sa fille mener telle douleur. Si lui a dit moult amiablement : Ma fille, laissiez ester ce dueil, car, en chose qu'on ne puet amender, c'est folie de s'en donner trop grant courroux, combien que c'est raison naturelle que la creature soit doulente de son amy ou de son proesme, quant on le pert. (ARRAS, c.1392-1393, 120).

Rem. Morawski 475 : De ce qu'on ne puet amender Ne se doit l'on pas pas trop doler et 1466 : on doit souffrir pacïemment ce c'on ne peu amender seinnementt.

"Réparer (un méfait, une faute)" : Se tort avez, si l'amendez. (MACH., J. R. Nav., 1349, 195). Mesfait ai, si l'amenderai (MACH., Voir, 1364, 544). Li sires de Lesparre est cy Qui a le cuer teint et nercy Pour ce que trop vous a meffait. Si amendera son meffait A vostre gré et à mon dit (MACH., P. Alex., p.1369, 238).

"Empêcher, éviter" : ...pour ce que folie esprouvée Est en tout homme qui se duet De chose qu'amender ne puet (MACH., J. R. Nav., 1349, 141). Car nuls ne se doit tourmenter De ce qu'il ne puet amender (MACH., F. am., c.1361, 240). Et s'on congnoit que j'ay face esplourée, Ce poise moy, ne le puis amander, Car grant doleur ne puet estre celée (MACH., L. dames, 1377, 231).

"Mener (avec soi) d'un lieu à un autre" : S'amena une sienne fille (MACH., J. R. Nav., 1349, 201). Tu es des enfans de Judee Que mes peres amena ça (MACH., C. ami, 1357, 28). ...amenés aveuc vous, de vos gens ceulz en qui vous vous fiés le mieulz. (MACH., Voir, 1364, 604). Et avecques lui amenoit Deux amiraus (MACH., P. Alex., p.1369, 202).

Loc. verb. Amener à conclusion : Si vueil ceste division Amener a conclusion (MACH., D. Aler., a.1349, 364). Pour faire certein jugement, Vous me deüssiez dire en quoy J'ay forfait, et tout le pourquoy Amener a conclusion. (MACH., J. R. Nav., 1349, 166).